Saint-Marc La Lande : L'Histoire

La plus ancienne mention historique de l’ensemble église et commanderie de Saint-Marc La Lande remonte à 1260, année durant laquelle le Cardinal Ardouin fait don à l’ordre hospitalier de Saint-Antoine de viennais d’une petite chapelle dédiée à Saint Blaise. A cette époque, l’ordre hospitalier de Saint-Antoine (fondé à la fin du XIème siècle) avait une grande importance dans le diocèse de Poitiers puisque quatorze commanderies relevaient de lui. Après la donation de 1260, l’ordre édifia certainement des bâtiments, mais on ne sait rien semble-t-il de ces constructions primitives. Selon les statuts de l’ordre remaniés en 1477, la commanderie devait entretenir 6 « cloîtriers » plus le Commandeur. L’ensemble s’appelait alors Saint-Antoine de la Lande.

On suit exactement la liste des Commandeurs depuis l’origine. Par contre on ignore quel est celui qui fit construire l’église qui subsiste aujourd’hui.

La façade est l’élément qui, de tout l’ensemble, présente le plus grand intérêt. Le style de cette façade relève du gothique flamboyant avec déjà quelques influences « Renaissance ». La construction pouvant alors être datée comme remontant au début du XVIème siècle (1509-1512) et à attribué à un Cardinal de Tournon, Commandeur à l’époque qui devint par la suite Abbé Général de l’Ordre. Mais rien n’est certain à cet égard et des recherches plus approfondies seraient à faire. La seule certitude, c’est que cette construction est postérieure au régime de Charles VI (1380-1422) dont les armes figurent sur la façade mais il est peu vraisemblable que la construction remonte aussi loin. Certaines influences anglaises dans le style peuvent cependant faire remonter la construction à la période des dernières années d’occupation dans la région.

Pendant les guerres de religion et particulièrement en 1562, l’ensemble subit des dégâts considérables et reste dans cet état jusqu’en 1633, date à laquelle il est pris en charge par la Congrégation Réformée de Saint-Antoine qui consacre 50 ans environ à reconstruire le corps de l’église, sans toucher semble-t-il à la façade restée relativement intacte et l’essentiel des bâtiments de la commanderie.

En 1777, l’Ordre de Saint Antoine cède la place à l’Ordre de Malte.

Sous la révolution, l’église subit de nouveaux dégâts et les voutes s’écroulent. Les bâtiments sont vendus comme biens nationaux et la paroisse est rattachée à celle des Groseillers. En 1844, ce patrimoine revient à la commune de Saint-Marc La Lande. L’église est alors rendue au Culte par décision de Napoléon III. Elle prend le nom de Saint Médard qui deviendra Saint Mard. L’intérieur est alors reconstruit et le mobilier disséminé.

La Commanderie fut utilisé comme école à partir du XIXème siècle. C’est en 1833 que fût officiellement créée une école à Saint-Marc La Lande. En 1846, la commune installe l’école et la mairie à la Commanderie.

En 1983 la Commune décide avec l’aide d’une association locale (l’ARAL) et soutenu par le conseille général du canton Georges Bobin de restaurer l’église et la commanderie. Les travaux de l’église débutèrent en 1985 et ceux de la commanderie en 1986.

Un verger conservatoire ainsi qu’un jardin de plantes médicinales ont été créés à la suite de ces travaux.

En 1999, la toiture de la Collégiale est partiellement détruite par les tempêtes de fin d’année. Elle sera entièrement refaite en 2001. Parallèlement une étude concernant la rénovation de la Collégiale a été menée par la DRAC.

En 2002, la commune décide de rénover le "Relais de la Tour" afin de le transformer en gîte d'étape compte tenu des besoins grandissants en hébergement touristique.

Les Antonins

A la fin du XIème siècle se répand en Europe de l’Ouest une maladie singulière que le moine Sigebert du monastère bénédictin de Gembloux décrit ainsi : »les membres rongés des nombreux sujets que le feu sacré dévorait, pourrissaient et devenaient noirs comme du charbon ». C’est le mal des ardents, ignis sacer, ou peste de feu, feu d’enfer.

Plus de 500 ans s’écoulèrent avant que l’origine de cette maladie ne soit découverte : il s’agit d’une intoxication due à l’absorption de blé dénaturé par le champignon du seigle ergoté, qui se manifestait soit par une gangrène, soit par des convulsions.

A cette époque de disettes fréquentes, le seigle ergoté moulu avec le blé constituait la seule nourriture. L’impact du poison sur la population était alors effroyable.

Les Antonins se consacrent essentiellement aux malades atteints d’ergotisme et gèrent, à la fin du XVème siècle, 370 hôpitaux où ils exercent leur science de la médecine. Avec le Baume de Saint Antoine et le Saint Vinage, composés de plantes comme le pavot, la verveine, la renoncule, la gentiane…., ils soulagent les douleurs de l’ergotisme.

Les Antonins utilisaient, pour le soin du mal des ardents, une préparation composée de 14 plantes appelée le baume de St-Antoine. La composition de ce baume n'a pu être imaginée qu'à partir de peintures de l'époque. Son usage est ancien mais on ne peut en fixer ni la date ni l'origine géographique, ni les établissements qui l'on utilisé. Voici la composition du BAUME DE ST-ANTOINE :

  • Chiendent rampant (Elymus repens) - Graminée antibiotique légèrement diurétique.
  • Dompte-Venin (Vincetoxicum hirundinaria) - Asclépiadacée
  • Grand coquelicot (Papaver rhoéas) - Papavéracée tranquilisant antispasmodique.
  • Grand Epeautre (Triticum spelta) - Graminée
  • Gentiane champêtre (Gentiana campestris) - Gentianacée anti-inflammatoire tonique.
  • Lamier blanc(ortie)(Lamium album - Labiée apaisant et antispasmodique.
  • Plaintain lancéolé (Plantago lancéolata) - Plantaginacée tonifiant des muqueuses.
  • Plantain moyen (Plantago média) - Plantaginacée.
  • Renoncule bulbeuse (Ranunculus bulbosus) - Renonculacée.
  • Scrofulaire aquatique (Scrofularia aquatica) - Scrofulariacée antiseptique et anti-inflammatoire.
  • Souchet brun (Cypérus fuscus) - Cypéracée.
  • Trèfle blanc (Trifolium repens) - Papilionacée anti-inflammatoire et antisposmodique.
  • Véronique petit chêne (Véronica chamaédrys) - Scrofulariacée.
  • Verveine officinale (Verbena officinalis) - Verbénacée sédatif et relaxant.